Terrorisme informatique : Quels sont les risques ?




Chapitre 1 : Terrorisme

Définitions

Le terme de "terrorisme" apparaît pour la première fois en 1798 lorsque le philosophe Emmanuel Kant l'utilise, étrangement, pour décrire une conception pessimiste du destin de l'humanité. La même année, on retrouve le terme dans un supplément du grand Dictionnaire de l'Académie française; il évoque alors les excès de la Terreur révolutionnaire et n'a donc pas le sens que nous lui prêtons aujourd'hui. Nous nous référons en effet, le plus souvent, à l'action de mouvements clandestins qui prennent pour cible le gouvernement d'un pays dans le but d'en renverser radicalement l'ordre politique et social: ce n'est pas seulement l'Etat qui est visé, mais l'ensemble du système social. [BONA94]

Voyons quelques autres définitions :

"Terrorisme : n.m Ensemble d'actes de violence commis par une organisation pour créer un climat d'insécurité ou renverser le gouvernement établi." [LAROUS83]

"(...) Le terrorisme est donc essentiellement une stratégie destinée à déséquilibrer un pays ou un régime, utilisant la subversion et la violence sur un milieu ou une institution en crise pour contribuer au désordre, à la veille d'une "remise en ordre" révolutionnaire ou d'une guerre de conquête menée par une puissance étrangère. (...)" [ENCYCL89]

Il convient de rajouter à ces définitions, l'utilisation du terrorisme comme moyen de pression. Dans le cas du terrorisme international, les attentats sont généralement utilisés pour faire pression sur un gouvernement, par le biais de l'opinion publique, afin d'obtenir quelque chose de précis, comme la libération d'un prisonnier ou l'arrêt des exportations d'armes vers un certain pays.

Formes de terrorisme

Le terrorisme peut prendre différentes formes. Luigi Bonanate [BONA94] propose la classification suivante :

Tout d'abord, il faut distinguer le terrorisme interne et le terrorisme international. Le terrorisme interne comprend à la fois le terrorisme d'Etat (terreur) et le terrorisme révolutionnaire, selon qu'il s'agit de renforcer ou de détruire l'Etat. L'Etat peut appliquer le règne de la terreur ou bien recourir au terrorisme d'Etat, comme lorsqu'on l'accuse de favoriser des actions terroristes déstabilisantes dans le but de renforcer l'autorité centrale. L'Etat peut être enfin à l'origine de formes de terrorisme belliqueuses, quand, par exemple, il recourt en temps de guerre à des bombardements massifs pour effrayer l'ennemi (bombardement de Dresde, 7-15 février 1945) ou pour le décourager définitivement (bombardement atomique d'Hiroshima et Nagasaki, 6 et 9 août 1945).

Il y a aussi divers types de terrorisme international. En premier lieu vient le terrorisme indépendantiste ou séparatiste, s'agissant de mouvements qui veulent s'émanciper d'une domination coloniale ou constituer un Etat indépendant, ou même parfois s'unir à un autre Etat que celui auquel ils appartiennent. Par nature, le terrorisme indépendantiste est toujours international, car il porte ses coups au-delà des frontières du territoire concerné. C'est le cas du terrorisme palestinien. A l'opposé, on peut trouver un terrorisme colonialiste visant à conserver la souveraineté d'une puissance sur une colonie.

Pour compléter ce tableau, il convient d'évoquer une ultime forme de recours à la terreur à l'échelle planétaire, même si elle sort de la problématique spécifique du terrorisme : il s'agit de "l'équilibre de la terreur". Cette formule résume la politique conduite par les Etats-Unis et l'Union soviétique (jusqu'à la dissolution de cette dernière), afin de geler l'ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale, et ce par la menace d'une destruction nucléaire totale.

En 1937, après l'attentat de Marseille contre le roi de Yougoslavie et le ministre français Louis Barthou en octobre 1934, la SDN élabora une convention internationale qui sera signée à Genève le 16 novembre par vingt-cinq pays (sauf l'Italie et les Etats-Unis). Cette convention définit globalement les actes terroristes comme "des faits criminels dirigés contre un Etat et dont le but ou la nature est de provoquer la terreur chez des personnalités déterminées, des groupes de personnes ou la population" (article 2). Les signataires du texte dressent ainsi la liste détaillée des différentes formes de terrorisme :

1. Les faits intentionnellement dirigés contre la vie, l'intégrité corporelle, la santé ou la liberté:

     

  1. des chefs d'Etats, des personnes qui exercent les prérogatives de chef d'Etat, de leurs successeurs héréditaires ou désignés;
  2. des conjoints des personnes préalablement citées;
  3. des personnes investies de fonctions ou de charges publiques lorsque le fait susmentionné a été commis en raison des fonctions ou des charges que ces personnes exercent.
  4. Le fait de détruire ou d'endommager intentionnellement des biens publics ou destinés à une utilisation publique, qui appartiennent à un autre Etat signataire ou qui lui appartiennent en propre.
  5. Le fait de mettre intentionnellement en danger des vies humaines afin de créer un danger commun.
  6. La tentative de commettre des infractions prévues par les dispositions précédentes de cet article.
  7. Le fait de fabriquer, de se procurer, de détenir ou de fournir des armes, des munitions, des produits explosifs ou des substances nocives en vue de l'exécution, dans n'importe quel pays, d'une infraction prévue par le présent article. [BONA94]

Evolution du terrorisme international

La dixième conférence annuelle internationale sur les problèmes de la justice pénale 1, a réunit, entre autre, fin juillet 1995, des membres actuels et anciens du FBI, du Département d'Etat et du Département de la Défense américains, des experts anti-terroristes argentins et israéliens.

Il ressort de cette conférence, que l'utilisation à l'avenir, d'armes provocant beaucoup plus de victimes civiles est très probable. D'après Peter Probst (DoD), les groupes terroristes ethniques ou religieux ne seront pas réticents à faire un grand nombre de victimes, alors que les anciens groupes terroristes politiques hésitaient à le faire, de peur de perdre la possibilité d'un soutien de la population. De plus, l'attentat au gaz toxique, au Japon, a brisé le tabou de l'utilisation de l'arme chimique. [FANNING95]


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Patrick Galley (Patrick.Galley@theoffice.net)

Dernière mise à jour : 31 janvier 1997


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